Au Japon, le tatouage (re)gagne en popularité dans la jeunesse

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Longtemps associé à la criminalité, le tatouage reprend du poil de la bête dans l’Empire du Soleil levant, plus particulièrement sur l’île Okinawa. Récit de l’association Les Tatoueurs ont du Cœur.

Le tatouage hajichi : du bannissement au retour en grâce

Avez-vous déjà entendu parler du hajichi ? C’est le nom d’un tatouage traditionnel longtemps arboré par les femmes de Ryukyu, royaume indépendant établi sur les îles du même nom entre le 14e et le 19e siècles. « Autrefois, il était courant pour [ces] femmes […] d’arborer sur leurs mains ces motifs monochromes, en forme de fines flèches allongées ou de gros points, qui marquaient des moments importants de leur vie« , rapportait le magazine Géo en février 2023.

Mais la fin des années 1870 marque la quasi disparition de cette coutume ancestrale : lorsque l’empire du Japon annexe cet archipel, la population locale subit un processus d’assimilation forcée et est obligée d’abandonner cette tradition, que l’envahisseur amalgame avec la criminalité.

Au 21e siècle, les aiguilles préférées aux tiges de bambou

Mort… mais pas enterré. Près de 150 ans plus tard, le hajichi renaît de ses cendres et ce, particulièrement auprès de la jeunesse, de plus en plus nombreuse à se faire encrer ces motifs – et à les exhiber fièrement sur les réseaux sociaux. Moeko Heshiki est l’une des principales ambassadrices de ce mouvement. Cette tatoueuse travaille « avec une aiguille plutôt qu’avec la traditionnelle tige de bambou et l’encre à base de charbon de bois et d’awamori, la ligueur traditionnelle d’Okinawa« , rapporte l’article.

Si cette nouvelle méthode devrait réconcilier la jeunesse nippone avec le tattoo, c’est aussi parce qu’elle est moins douloureuse que celle employée jadis. Spécialiste du hajichi, le photographe septuagénaire Hiroaki Yamashiro se souvient d’une centenaire qui lui avait raconté « à quel point il était douloureux de se faire faire un hajichi« . Et de dévoiler : « Elle avait dû plonger ses mains dans un seau de résidus de graines de soja utilisées pour fabriquer le tofu, pour les refroidir » !

Source de l’image : https://www.instagram.com/moekoheshiki/

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