Des scientifiques ont créé des tatouages qui peuvent s’illuminer. Simple gadget cosmétique ? Non, puisque ces « tattoos intelligents » pourraient notamment prévenir les coups de soleil ou détruire des cellules cancéreuses. Explications signées Les Tatoueurs ont du Cœur.
Le prestigieux UCL mêle tatouage et recherche médicale
Au mois de mars 2021, le très sérieux média britannique The Independent publiait un article intitulé Scientists create « smart tattoos » that can glow. On y découvre une nouvelle preuve – si besoin en était – que le tatouage, en dépit de son existence millénaire, trouve constamment la force de se réinventer. Sa dernière prouesse, c’est au département de physique de l’University College London qu’on la doit.
Des tattoos baptisés OLED
Dans un communiqué baptisé Light-emitting tattoo engineered for the first time, Franco Cacialli, physicien et co-auteur de l’étude, résume le concept. Pour fonctionner, ces tatouages d’un genre nouveau s’appuient sur la même technologie d’émission de lumière que celle exploitée par les télévisions ou les smartphones.
Ces tatouages dits OLED (pour Organic Light-Emitting Diodes) s’appliquent comme un tattoo éphémère : on les pose d’abord sur du papier, puis on les transfère sur la peau. Et le plus beau, c’est qu’ils peuvent « être combinés à d’autres formes de tatouages électroniques pour un très large éventail d’utilisations possibles », avance le physicien, qui pense très fort au domaine de la santé.
Cibler les cellules cancéreuses
Franco Cacialli s’explique : « Ils pourraient émettre de la lumière en cas de changement de l’état d’un patient ou, si le tatouage est tourné dans l’autre sens dans la peau, il pourrait être associé à des thérapies sensibles à la lumière pour cibler les cellules cancéreuses ».
Un espoir pour la recherche ? Oui… mais qui en est encore à ses balbutiements. « Notre preuve de concept est la première étape », tempèrent les chercheurs. « Les défis futurs consisteront à encapsuler autant que possible les OLED pour les empêcher de se dégrader rapidement au contact de l’air ».