Au Canada, des chercheurs se sont inspirés des machines à tatouer pour concevoir un système d’injection de vaccins produisant une meilleure réponse immunitaire. Résumé signé Les Tatoueurs ont du Cœur.
Injecter un vaccin dans la peau plutôt que dans le muscle
En 2020, la pandémie de Covid-19 provoquait la fermeture momentanée et à marche forcée de tous les studios de tatouage de France. De l’autre côté de l’Atlantique, nos confrères canadiens étaient logés à la même enseigne. « Le plus difficile est de rester dans le noir et de ne pas savoir quand on va pouvoir retrouver nos clients« , confiait alors Catherine Léger, copropriétaire d’un salon québécois au Journal de Montréal.
Trois années plus tard, les plus cyniques verront dans les travaux de l’université Laval, une savoureuse ironie de l’histoire. Dans l’institut académique, l’un des plus grands de tout le Canada, une équipe de scientifiques vient de mettre au point un système d’injection de vaccins qui « repose sur un outil de tatouage modifié [et] qui permet d’injecter le vaccin dans la peau plutôt que dans un muscle« . Ce mécanisme « permet de produire une réponse immunitaire plus forte« , explique le journal officiel de l’université québécoise.
Vers des tatouages anti-Covid, anti-grippe, anti-hépatite…
« Les chercheurs ont misé sur le fait que la peau, qui sert de première ligne de défense du corps, contient beaucoup plus de cellules immunitaires que les muscles« , relate le blog. Professeur au département de génie mécanique et co-responsable du projet, Jean Ruel explique : « Comme on ne pouvait envisager une injection unique à l’aide d’une aiguille, nous avons eu l’idée d’adapter l’outil que les tatoueurs utilisent pour faire pénétrer des pigments dans la peau« .
Après plusieurs années de travail, l’instrument – semblable à s’y méprendre à un dermographe, autrement dit à une machine à tatouer – a d’ores-et-déjà été testé sur des animaux, avec succès. Son nom : IONAID, pour Intradermal Oscillating Needle Array Injection Device. Hier, on se faisait tatouer des cœurs ou ses signes de l’infini… demain, on se fera tatouer des vaccins ?
Source de l’image : Marc-André Plourde-Campagna, responsable de travaux pratiques et de recherche à l’université Laval