En l’espace de cinq semaines, le magazine Capital a fait paraitre deux articles sur le tatouage, reprenant dans les deux occasions l’expression de « bombe à retardement« . Qu’en est-il vraiment ? L’association Les Tatoueurs ont du Cœur fait le point.
« Des conséquences sanitaires désastreuses »
Capital est un magazine mensuel français traitant principalement d’économie. Détendu depuis 2020 par le milliardaire Vincent Bolloré, il a fait paraitre le 29 mars 2023 un article au titre incendiaire – littéralement : La bombe à retardement sanitaire des encres de tatouage.
« En France, 7 millions de personnes ont déjà succombé à l’épidémie des aiguilles« , rappelle Christelle Pangrazzi. Et la journaliste d’ajouter : « Une déferlante qui pourrait bien avoir des conséquences sanitaires désastreuses« .
Levée de boucliers chez les tatoueurs
Des risques allergiques aux mutations génétiques en passant par les inflammations chroniques des ganglions, l’affectation des capacités reproductrices ou encore le caractère cancérigène des produits, rien n’est épargné. Un portrait au vitriol qui n’a pas manqué de faire réagir, à commencer par le SNAT.
Peu après la mise en ligne de l’article de Capital, le Syndicat National des Artistes Tatoueurs prenait la plume et s’octroyait un droit de réponse – intégré, depuis, à la fin de l’article original. « Le risque allergique en matière de tatouage ne fait l’objet d’aucune évaluation scientifique à ce jour« , rappelle l’organisation, avant d’assener (en majuscules) qu’il n’y a « aucun lien de causalité entre tatouage et cancer de peau« , études à l’appui.
Après les encres de tatouage, haro sur les tatoueurs clandestins
Au final, le tatouage semble moins une bombe à retardement… qu’un pétard mouillé. Comble : quelques semaines après ce coup d’éclat/de publicité, le journal adoptait la même expression pour un nouveau papier dédié au tattoo mais focalisé, cette fois-ci, sur un sujet plus consensuel : La bombe sanitaire à retardement des tatoueurs clandestins.
« Difficiles à contrôler, ces [scratcheurs] pratiquent pourtant au mépris de toute règle d’hygiène et présentent de vrais risques sanitaires« , peut-on lire. Cette fois-ci, difficile de les contredire…